ページの本文へ

Sakura in Fukushima

Fukushima, Paris, Londres

Lorsque je suis allée dans les régions sinistrées qui avaient été immédiatement contaminées par la radioactivité à cause de l'accident de la centrale nucléaire, je n'ai aperçu aucun habitant. Les rideaux, aux fenêtres solidement fermées des maisons, dégageaient une atmosphère lugubre, effrayante. Derrière la silhouette solitaire des chiens laissés à l'abandon, s'étendaient des champs et rizières qui commençaient à être envahis d'herbes. Malgré tout, je me suis laissée apaiser par les cerisiers qui fleurissaient vaillamment.

 Je me rends régulièrement dans les régions sinistrées de Fukushima, et les gens y sont exténués, ils souffrent d'avoir été « dépossédés de leur vie » à cause des radiations. Ils espéraient pouvoir rentrer vivre chez eux si la « décontamination » progressait, mais nous savons que la radioactivité résiduelle subsiste plus longtemps que ne dure une vie humaine.

 Certains, bien que saisis par l'inquiétude, se marient, ont des enfants et des familles s'agrandissent. Le paysage évolue dans les régions sinistrées où des serres en plastique sont installées dans les champs pour la floriculture. Les travaux d'enfouissement de déchets décontaminés dans les « unités de stockage temporaire » se poursuivent dans la ville d'Ôkuma. En arrière-plan de tout cela, il y a les larmes de ceux qui ont été dépossédés de leur maison, de leurs champs, et même de la tombe de leurs ancêtres. Ils sont en proie à des sentiments de déchirement qui ne les quitteront probablement pas de toute leur vie. Je veux apporter mon soutien, individuellement, à ces gens qui malgré tout continuent à aller de l'avant.

Yoshino Ôishi

Yoshino Oishi
Le 30 janvier 2019